samedi 25 mai 2013

De l'eau a coulé sous les ponts

Je ne suis plus résident en Tunisie, mais bon ça ne regarde pas beaucoup de monde.
J'ai changé de cadre, de boulot. Je me cherche toujours, mes désirs et mes pensées vont au devant de moi. Des fois ils disparaissent tel un mirage.

Mon pays celui qui est le plus sensé me renseigner sur moi-même change. Tout est plus rigolos, tout est plus vivifiant. Le printemps a montré des signes. Un désir qui se manifeste devant soi.
J'ai comme l'impression des enfants qui croient qu'ils ont fait disparaître les gens en fermant les yeux.

C'est la révélation de ce qu'on sait déjà. Tout se révèle. Les idées tordus qui étaient là comme un bruit de fond sourd se manifestent. Le ridicule, on se fend la gueule depuis cette révolution.
Si ce n'était le caractère dramatique de certains événements pour certains, je dois admettre que tout se déballage montre que l'histoire a beaucoup d'esprit.

Ma petite personne va bien. Je n'ai pas changé fondamentalement. Je reste un insatisfait ou un dur à satisfaire.
Je n'arrive pas à sonder l'âme du pays où je me trouve. Je suis dépaysé. La facilité que j'avais de sentir les gens n'est plus.

J'ai deux idées qui me travaillent et que je travaille:
Un rugby-man français a qui on a demandé de décrire comment il fait certains gestes et il a répondu qu'il ne pensait pas au geste. Il visait l'objectif et les gestes se mettaient en place avec le bon timing. Son désir de passer la défense était constant et ses gestes s'adaptaient. Une façon à la fois de s'oublier et de s'investir à fond dans l'instant. L'intuition, l'instinct ce que vous voudrez qui s'exprime sans que les fausses représentations saturent l'esprit. La fluidité du corps qui découle de la fluidité de l'esprit et la pureté du désir.
Une autre idée. Le sac du voyageur. Le poids en plus que porte le randonneur sont ses peurs. Il emporte plus croyant se protéger de l'imprévu mais en fait il essaye d'apprivoiser sa peur. Ce sont ses habitudes, ses adaptations après les succès et les échecs qu'il a connu. Ses expériences qui le conditionnent, ses adaptations qui ne sont plus d'actualité. La peur encombre comme le surpoids dans un sac de randonneur. Les choses que tu garde parce que tu crois qu'elles te serviraient un jour alors que c'est un poids mort qui t'encombre.
ça me décrit bien. Je suis souvent encombré par le passé.

vendredi 19 novembre 2010

7ell blog

Je ne suis pas spécialement dans une phase où je cherche à communiquer. Du moins j'ai cette impression.
C'est plutôt une phase "eymin el bakouch fi 9albou". On me renvoi une certaine réalité à la figure et je ne trouve pas de réplique sans efforts.

La communication ne marche pas toujours. On se retrouve dans une dynamique de communication qui se manifeste à tous les niveaux. Il faut se forcer pour se délier le blog si la communication coince par ailleurs.

Cette fois je n'ai pas envie d'écrire sur un sujet pointu. Je suis exigeant au point de l'inhibition, très soucieux du jugement des autres. Une activité productive pour moi serait d'aller chatter sur facebook pour me changer les idées. Il me manque beaucoup trop d'indulgence pour moi-même et je ne la retrouve pas ailleurs.

Pour qui j'écrirai?
Bonne question. J'ai déjà écrit pour plein de monde et j'en connais les limites, surtout en public, pas dans un cadre strictement amical. Je ne sais pas à quel point j'aurais à coeur de défendre mon discours. On s'identifie à ce qu'on fait et on cherche à défendre ses idées au yeux du publique. On ne peut se débiner, ni consacré des ressources à tout bruit ou nuisance.
J'ai peut être besoin de créer un enjeu en référençant mon blog?

On verra au prochain.

samedi 27 décembre 2008

La paix de l'âme: apolitique (suite)

Le militant doit incarner l'autorité:

C'est subtil mais le but est une disposition d'esprit qu'on essaye d'instaurer pour ne pas se fourvoyer dans des rôles qui ne sont pas en notre faveur.

Dis plus simplement. J'ai une fois, plus jeune, remarqué que le fait de lever les mains devant quelqu'un qui essaye de te gifler était un appel à la gifle, ça faisait partie du rituel et celui qui giflait attendait les supplications ou les mains en haut pour gifler.
Je pense que si on réalise à un moment une situation et ses implications on peut ne plus participer dans ce schémas ou ce rituel, on essaye par un effort, qui n'aboutit pas toujours, de devenir conscient de toute participation inconsciente dans le trip de l'agresseur. D'une certaine façon on court-circuite l'agression. Du moins on évite d'y participer, d'ajouter sa contribution pour flatter l'ego ou renforcer les impressions de l'agresseur.
Dans une situation beaucoup plus grave. J'ai capté une fois qu'une femme en situation de risque de viol doit crier "au feu" parce que "à l'aide" raisonne comme une source d'excitation supplémentaire pour le violeur.

J'admets que ça manque de références et de rigueur "scientifique" mais on peut retrouver des indices de ses observations dans les expériences de chacun de nous.

Le militant doit se convaincre lui-même, en quelque sorte de l'autosuggestion, qu'il est l'autorité, que le pays est le sien, qu'il y'a sous-jacent une vague de soutien, qui le soutient dans sa revendication, dans sa stature debout. Bon ça sonne incantations mais ce n'est pas superflu. On sait qu'on véhicule plus que la parole, ou la communication verbale. Une bonne partie de la communication non verbale, ou inconsciente, on ne "pourrait" l'affecter qu'avec du travail sur soi.

On sent notre fragilité et notre suggestibilité avec les personnes les plus proches qui ont eu à un moment une autorité sur nous. Ils pourraient renforcer en nous, en nous infantilisant, en nous manipulant, en parlant à l'enfant enfui dans le passé, qui nous habite. Malgré l'âge et l'expérience on peut nous retrouver coincé encore et toujours à reproduire les comportements du passé. On peut se comporter en adolescent impulsif alors qu'on a dépassé l'âge.

Donc en résumé, il faut être suspicieux avec les rôles que la société nous donne pour nous investir, nous engouffrer dedans. La société tend souvent à l'inertie et à se reproduire. Donc si les "méchants" gagnent, les "gentils" seront tellement gentils et accablés de culpabilité que les "méchants" continueront de gagner. Le modèle du gentil est contaminé mavroub. Le modèle ou le stéréotype du militant est contaminé aussi.

Il ne suffit pas d'ajouter de la force (du volontarisme) pour atteindre l'objectif, des fois il faut provoquer le décalage qui fera péricliter le colosse. Il faut avoir fait du judo ou du jujutsu pour saisir le concept.

vendredi 26 décembre 2008

La paix de l'âme: apolitique

J'ai lu entre autres un article de 3ayech from la marsa à propos de "l'apolitisme" ou le désengagement du politique. Je voudrais commenter et développer.
J'ai une certaine notion que je met à toutes les sauces. Je dis qu'un ensemble qui fonctionne d'une certaine manière a nécessairement une logique ou une dialectique entre ses différents éléments ou acteurs de la farce.

Pour le cas à l'étude, je me dis que le corps qui est malade d'une anémie comporte généralement des globules rouges mal formées. Plus précisément où je veux en venir, une dictature a comme corollaire une société en général et des opposants en particuliers, déconnectés, non effectifs, impuissants, un peu malgré eux, sans réaliser qu'ils reproduisent les même échecs, sans nécessairement manquer de bonne volonté ou de volontarisme.
Je n'oserais pas résumer dans une affirmation "gratuite" un jugement de valeur et global sur des réalités que je suis loin de connaître de façon exhaustive. Donc disons que c'est un raisonnement discutable et qui essaye de prendre forme.

L'image d'Épinal qui dépeint le militant debout sur les barricades, le torse offert aux salves des soldats, peut inspirer et peut aussi emprisonner. On ne peut pas faire plus que notre capacité à nous représenter les choses. Notre horizon du possible est limité par notre horizon du concevable. On tend à reproduire le modèle, le concept que nous offre la société "à titre gracieux" pour le reproduire et reproduire ses travers et ses impuissances.

L'image consommée du militant peut détourner les gens qui ne se reconnaissent pas dans la victime qui interpelle ses bourreaux. Ils ont à perdre et logiquement ne vont pas au "casse pipe" pour faire de la figuration pour jouer leur drame personnel vis à vis de l'image du père.

Le militant doit incarner l'autorité au lieu de se mettre dans la position de celui qui se plaint de la tyrannie du père. Les gens intuitivement reconnaissent les attributs du pouvoir que les protagonistes véhiculent.
Il y'avait des élections en France entre Chirac et Mitterrand. Mitterrand continuait astucieusement de traiter son rival de "monsieur le premier ministre" (ils sortaient d'une cohabitation) au point de ramener le débat dans des dispositions qui lui sont favorables.

Il y'a du boulot. Il faudrait muscler notre capacité à voir et concevoir pour ne pas finir dans les culs de sacs, l'état d'impuissance et manque d'incidence sur la réalité concrète.

à continuer.




jeudi 25 décembre 2008


Pardon j'ai oublié que c'est note blanche aujourd'hui :P
Je ne suis pas encore rodé. Je suis tout à fait solidaire.

La démocratie

J'ai l'impression de faire une dissertation, genre devoir à rendre, un sujet conventionnel ou amplement débattu et chacun apporte du sien "pour la bonne cause", pour s'entendre parler, avoir une bonne note en rédaction etc.

Moi par contre, je présume, cultive la qualité de me taire quand je n'ai rien à ajouter ou quand je ne sens pas la nécessité "physique" d'écrire ce que j'ai à écrire.

La démocratie, la vertu, le courage, la justice est ce qu'on appelle de nos voeux en attendant on fait avec la corruption, le clientélisme, les passes-droits etc. Chacun à son échelle, on profite des filles pas farouches du bordel à côté en faisant l'éloge des filles de bonne famille, vertueuses et honnêtes.

Le monde est ainsi, on patauge dans la merde au point de lui trouver des qualités et d'y avoir ses habitudes.
Donc tout le monde ou presque veut saisir la démocratie mais personne ne sait vraiment comment procéder, au mieux on attend que ça se passe pour se découvrir du jour au lendemain citoyen libre dans un pays démocratique, en attendant on profite des possibilités non négligeables d'enculer la loi et les conventions.

La question qui se pose: Pourquoi se donner du mal?
A quoi ça va servir?
Il y'a déjà des gens avec qui tu ne voudrais pas discuter le temps qu'il fait, tellement ils sont butés. Ne suis-je pas mieux ainsi, chacun gardant sa vérité pour soi?

Donc la prétendu nécessité de la démocratie est loin d'être avérée, si un processus est vital il se déclenche tôt ou tard, tirer son coups, aller aux chiottes etc, le biologique n'admet pas le superflu.

On peut continuer à cultiver nos patates dans la bouse de vache et nous plaindre de l'odeur à souhait. Intellectuellement, c'est tenable et souhaitable. On est éclairés, on est ouverts, c'est les autres qui sont cons.

La démocratie me fait, nous fait, peur quelque part. On ne voudrait pas être démocrates dans ce qui nous concerne, imagine un vote entre collègues pour choisir mon programme du samedi soir, ou un vote pour choisir la couleur de mes godasses.

Pour conjurer le sort on invoque la fée liberté qui est supposée rester conjointement avec la démocratie. On n'en veut pas la démocratie des jbouras, des arabophiles primaires, des passéistes, des islamistes, des athées sans foi ni loi, des cons etc.

On est bien, chacun dans son espace mental à nourrir d'herbe et d'eau fraîches nos pensées ovines.

vendredi 19 décembre 2008

ech te5dem? ...mramaji

Je me dis que je devrais m'adapter. Il faut que je sois dans la bonne disposition d'esprit pour ne pas être sur la défensive, pour ne pas perdre goût à ce que je fais mais je me demande si mes impressions et mes états d'âmes sont justifiés?
Je lui en veux même ce monsieur avec qui je suis supposé travailler. C'est "peu professionnel", il ne faut pas mélanger le personnel et le professionnel. Seulement je me dis qu'il lui faut des efforts pour être si con. Il est conservateur, sur la défensive, il me refuse un congé en plein été sous prétexte que le travail l'exige. Il veut me manager comme un maçon qu'on paye à la journée. Il ne me laisse pas le choix de m'organiser à mon goût. J'ai l'impression désagréable qu'on veut me pousser, me bousculer. L'urgence sans qu'il ne y'ait l'urgence. Quand je dois faire ceci ou faire cela. Au lieu de tâches, de suivi, il veut me faire faire ce qu'il entends que je fasse contre mon bon grès.
Il m'a perdu la fois où il m'a agressé symboliquement. D'une part je refuse de faire ce qu'il veut quand il veut d'autre part c'est dans mon propre intérêt de ne pas m'emmerder au travail. De trouver une bonne ambiance de travail. J'aimerais être productif et intéressé mais il y'à beaucoup de manipulation et de mauvaise foi dans l'aire.
Je voudrais bien réagir autrement, à défaut d'envisager de changer complètement de boulot, pourtant le management à la tunisienne ne m'inspire pas beaucoup d'espoir, c'est une logique qui marche sur la tête. Alors que dans d'autres pays si on reste après l'heur de sortie cela veut dire qu'on n'est pas organisé et qu'on arrive pas à finir le travail dans le temps imparti, chez nous il faudrait veiller au boulot peu importe ce qu'on produit en sortie. Les socialement inadaptés ou les gens qui n'ont pas de vie en dehors du boulot sont l'exemple. On ne pense pas à l'équilibre et une personnalité bien épanouie qui n'aurait pas de difficulté à interagir positivement avec supérieurs et collaborateurs.
Au lieu de t'impliquer t'as l'impression que tu travaille dans une entreprise familiale du chef hiérarchique. te5dem fi dar el walid. Je ne suis pas spécialiste en GRH mais je ne sais vraiment pas ce qu'ils foutent là bas. Aucune notion de management.
J'ai travaillé pour un bon bout de temps dans l'administration et dans le semi-étatique. On te donne l'impression: "tu bosse ici parce que t'as probablement pas les moyens d'accéder à mieux".
La connexion Internet poussive, la chaise chancelante, les formations au compte goûte. On te fais comprendre que t'es chanceux de travailler déjà.
J'essaye de communiquer de m'exprimer pour trouver un compromis et ne pas consacrer par mon comportement le statut quo mais j'en viens à douter si ça servirait à quelque chose. Je sens qu'au lieu de se plaindre il est plus dans mon intérêt de chercher mon intérêt, c'est à dire profiter de ce qui est disponible et changer vers mieux tout simplement.
Il y'a eu déjà quelques uns qui ont quitté. Je ne sais pas si c'est meilleur ailleurs. Je ne sais pas si c'est moi qui devrait apprendre à m'exprimer convenablement et débattre des questions qui me dérangent. On sent que les intérêts des gens et de la boite divergent et on ne cherche pas à le cacher.